Elodie Martin-Kobierzyki, 42 ans
Docteure en archéologie protohistorique méditerranéenne, céramologue, médiatrice scientifique, ingénieure culturelle
Fondatrice de ConcepTruelle
Après un bac littéraire dans le Var et un parcours universitaire entre Lyon et Aix-en-Provence, j’ai obtenu en 2015 un doctorat en archéologie protohistorique. Mes recherches se sont concentrées sur la Gaule méridionale et la céramique méditerranéenne antique, mais ma curiosité m’a menée bien au-delà : d’abord fascinée par l’Égypte pharaonique (et un peu la Mésopotamie !), je me suis passionnée pour la Protohistoire européenne et les cultures celtes et méditerranéennes (Minoens, Celtes, Étrusques, Phéniciens, Grecs...).
J’ai fouillé sur de nombreux sites archéologiques, de la Normandie au Gard, avec un ancrage particulier dans les Bouches-du-Rhône. De technicienne à directrice scientifique sur le site du Castelet à Fontvieille (13), j’ai acquis une solide expérience de terrain qui a nourri mon travail de recherche. Ma thèse portait sur trois sites majeurs (Arles, Saint-Blaise, Le Castelet) et m’a permis de me spécialiser en céramologie, avec un focus sur les faciès gaulois du pourtour méditerranéen.
Comme beaucoup d’étudiant·es, j’ai cumulé les petits boulots pour financer mes études : serveuse dans les trains, les bateaux ou sur terre, vendeuse, hôtesse en centrale d’appel… Mais j’ai surtout beaucoup travaillé avec les enfants : animatrice en centre de loisirs et colonies, garde d’enfants, maîtresse d’internat, surveillante, professeur documentaliste…
Aujourd’hui, je partage mon temps entre l’enseignement universitaire à l’INU Champollion - pour le Master 2 Histoire Publique et l’Université Pour Tous - et la médiation scientifique, à travers ConcepTruelle, mon bureau d’archéologie et d’ingénierie culturelle. J’y conçois des ateliers, des outils, des contenus pour transmettre autrement, j'invente des projets en mêlant rigueur scientifique et envie de partage.
Et puis… je suis aussi maman de deux enfants : une aventure à temps plein, elle aussi !
Ma démarche : transmettre, éveiller, construire
Une conviction personnelle et professionnelle : pour moi, la médiation fait pleinement partie du métier d’archéologue. On ne peut pas garder le savoir entre les murs des laboratoires ou des publications scientifiques. Il y a, selon moi, de réelles lacunes dans le dialogue entre chercheur·euses et public, que ne sauraient combler seules les grandes manifestations nationales (Journées du Patrimoine, Fête de la Science…).
Le public — jeune ou moins jeune — mérite de comprendre ce que l’on fait, comment se construit une hypothèse, d’où viennent nos connaissances… d’autant plus que ce sont souvent ses impôts qui financent la recherche ! Partager nos découvertes, nos doutes, nos méthodes, c’est à la fois un devoir citoyen, un acte pédagogique et une manière de donner du sens à notre travail.
ConcepTruelle : une archéologie vivante et joyeuse
Avec ConcepTruelle, j’ai choisi d’explorer un autre terrain : celui de la médiation culturelle et scientifique. Je conçois et anime des ateliers créatifs autour de l’Antiquité (et parfois au-delà), à destination de publics très variés — enfants, adultes, étudiant·es, familles, publics éloignés, professionnels…
Mon credo : donner envie de comprendre, en rendant l’archéologie vivante, inclusive et joyeuse. Il ne s’agit pas de faire « comme si on était au musée », mais bien de faire pour comprendre : créer des “artefacts archéologiques” plus ou moins réalistes, plus ou moins farfelus, mais toujours dans la bonne humeur !
Une pédagogie active, créative et bienveillante
Je m’appuie autant sur ma formation académique et mon expérience de terrain que sur les outils des pédagogies actives : celles de Maria Montessori, Célestin Freinet, André Stern, des écoles démocratiques (comme Summerhill ou Sudbury Valley), mais aussi sur les apports des neurosciences et de l’éducation bienveillante (Isabelle Filliozat, Catherine Gueguen, Céline Alvarez…).
Dans mes ateliers comme dans mes cours, je propose un cadre structuré mais laissant liberté d’exploration. L’expérience vécue, les manipulations, l’émerveillement ou le rire sont souvent de meilleurs déclencheurs de curiosité que les longues leçons descendantes.
J’invite chacun·e à expérimenter pour apprendre, en mobilisant tous les sens. On touche, on teste, on crée. Loin de surinterpréter, je préfère faire émerger le questionnement, laisser place au doute et à l’imaginaire éclairé.
Ce que j’apporte dans mes interventions
Une pédagogie centrée sur l’apprenance, les intelligences multiples et les pédagogies actives
Des outils concrets : ateliers sensoriels, techniques artistiques, projets appliqués, mises en situation, archéologie expérimentale
Un lien fort entre recherche et transmission, avec rigueur scientifique et volonté de faire sens
Une réflexion permanente sur la posture pédagogique, le positionnement, l’adaptation au public
Bref, je veux faire de chaque atelier, de chaque cours, un moment d’expérimentation joyeuse, où la théorie rencontre la pratique, et où chacun·e peut trouver sa place dans la construction active du savoir.
Crédit photo :
@Priscilla Gissot Photographie, E. Martin-Kobierzyki